États-Unis/Mexique

ENSEMBLE, ET MALGRÉ LA BARRIÈRE PHYSIQUE ET CULTURELLE QUI LES SÉPARE, VALERIA ET FIDEL ONT DÉCIDÉ DE CO-RÉALISER DES COURTS DOCUMENTAIRES SUR LES CONSÉQUENCES HUMAINES DU MUR SÉPARANT LES ÉTATS-UNIS ET LE MEXIQUE, AUX ALENTOURS DE LA VILLE FRONTALIERE DE NOGALES.

Valeria Fernandez (États-Unis)

  • Âge 36
  • Sexe Féminin
  • Nationalité Américaine, uruguayenne, italienne
  • Lieu Phoenix
  • Langues Espagnol, anglais, italien

"Je vis en Arizona depuis 15 ans. J'ai beaucoup écrit sur la construction et la destruction du mur. J'ai également traité dans mes écrits des balles qui passent entre les barreaux et tuent des gens. J'ai vu les endroits où il n'y a presque pas de mur du tout, et les lieux où le mur prend forme, dans les personnes, dans le désert, dans la mort. Je tiens à partager ce que je suis venue apprendre, mais je veux aussi apprendre auprès des équipes internationales qui prendront part à cette expérience. On assiste à quelque chose de très puissant, en reliant les points sur la carte, et en prenant conscience de ce que nous coûtent nos divisions. Les murs ne sont pas seulement destinés à tenir ceux qui sont à l'extérieur à distance, mais servent également à enfermer ceux qui se trouvent à l'intérieur."

Date de Construction

Depuis 1994


Longueur

Environ 2000 km


Personnel Local

21 000 agents de patrouille frontalière


Matériaux Utilisés

Palissade, tôle ondulée, barbelés


Population Concernée

Mexicains, Latino-Américains, citoyens américains

États-Unis/Mexique

Établie entre 1830 et 1860, la nouvelle frontière entre le Mexique et les États-Unis a infligé au Mexique la perte de près de 2 millions de km² de son territoire national. Les paysans mexicains ont de façon naturelle participé aux travaux manuels dans la région, depuis la fin du 19e siècle, d'abord pour le compte des exploitations agricoles extensives de Californie puis, à partir des années 1920, au sein des industries américaines émergentes. C'est ainsi qu'une entité réelle, un pays tiers, la Tercera Nacion, s'est constituée le long de la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Dans cette zone tampon, appelée "Mexamerica", où vivent 13 millions d'habitants, les gens se ressemblent et leurs modes de vie se croisent. Cependant, à partir de 1965, les accords bilatéraux prennent fin, interdisant la circulation des travailleurs saisonniers mexicains et mettant en situation d'illégalité des milliers de migrants en provenance du Mexique.

Avec l'entrée en vigueur de l'ALENA (Accord de libre-échange nord-américain) en 1994 (visant à éliminer les obstacles et faciliter le commerce transfrontalier de biens et de services), les États-Unis ont décidé de façon unilatérale de renforcer leur sécurité à la frontière, d'appréhender les immigrants illégaux et d'empêcher la libre circulation des personnes. Pour le Mexique, ce mur de la frontière est un problème américain. Aucun financement public mexicain n'a été engagé pour protéger la frontière. Dans le contexte du traumatisme post-11 septembre 2001, la surveillance a été augmentée. Le mur, long de quelques 2000 km (alors que la longueur totale de la frontière est de 3145 km), traverse désormais le désert d'Arizona, mais suit également les rives du Rio Grande.

Fidel Enriquez (Mexique)

  • Âge 34
  • Sexe Masculin
  • Nationalité Mexicaine
  • Lieu Mexico, DF
  • Langues Espagnol, anglais

"J'aime réfléchir à ce qui nous unit au-delà des frontières, et ce projet traite du fait qu'il y a un mur, mais qu'il y a aussi des êtres humains des deux côtés. Il est absurde de séparer les gens et de les enfermer derrière des barreaux. Les murs excluent. J'ai grandi entre deux cultures, le Mexique et Cuba, en faisant des allées et venues entre les deux pays. J'aime l'idée de ne pas être isolé, d'être en mesure de circuler d'une culture à une autre. Nous devons jeter des ponts entre les cultures, sans penser qu'une culture se doit d'annuler l'autre. Dans le cadre de ce sujet, je souhaite dépeindre l'histoire de personnes qui luttent pour surmonter ces obstacles. L'époque à laquelle nous vivons est celle du monde l'audiovisuel. Pour citer le cinéaste russe Andrei Tarkovski, nous "sculptons le temps". C'est la raison pour laquelle les documentaires m'intéressent. Ils permettent de montrer aux gens des choses qu'ils ne seraient pas en mesure d'approcher autrement, parce que leur vie quotidienne ou leur réalité ne le leur permet pas."